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"Une claque ? ça n'a jamais tué personne!" ou les expériences perturbantes dans l'enfance

Aujourd’hui comme hier, des violences faites aux enfants se perpétuent quotidiennement.

La parole se libère peu à peu, notamment au sujet des violences sexuelles et le travail psychothérapeutique fait avancer les personnes qui s’y investissent. Nous pouvons nous en réjouir mais nous ne sommes pas au bout de ce combat. 


Une étude du centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC aux USA) a permis de suivre pendant plusieurs années plus de 17 000 personnes âgées de 19 à 60 ans. Cette étude a mis en évidence les liens entre les expériences perturbantes dans l'enfance et la santé globale à l’âge adulte. Le tableau ci-dessous vous présente ces chiffres étonnants. Par exemple, après avoir vécu au moins quatre expériences perturbantes dans l’enfance (ou ACE), le risque de développer une addiction est multiplié par 11 (soit un risque accrue de 1000 %).

tableau récapitulatif des effets des violences faites aux enfants sur la santé des adultes
Programme de recherche du CDC entre 1995 et 1997

Face à ces résultats édifiants, personne ne peut rester convaincu qu’une “fessée n’a jamais tué personne”... Reconnaître que l’éducation d’un enfant ne doit pas passer par la maltraitance ou la négligence est une prise de conscience préalable indispensable et un pas de géant pour l’humanité. 

La liste des violences qu’un enfant peut subir est aujourd’hui plus clairement identifiée : violences directes (physique, psychologique, sexuelle, domestique) et violences indirectes (toxicomanie d’un proche, maladie mentale d’un parent, incarcération d’un membre du foyer, climat incestuel, violent ou de grande insécurité). Des études récentes montrent également qu’une agression sexuelle d’un parent peut générer de la violence dans la génération suivante même si cette deuxième génération n’a pas vécu directement d’abus du même ordre.

Les expériences perturbantes de l’enfant n’ont nul besoin d’être “spectaculaires”. Elles avancent à bas bruit en faisant tout autant de dégâts en étant la plupart du temps minimisées. Ainsi les violences éducatives ordinaires sont également à prendre en compte dans ce contexte et nous demande de nous réinventer en tant que parent pour mettre un cadre éducatif rassurant et contenant sans violences.


La théorie de l’attachement, initiée par Bowlby et ses disciples, nous montrent, à hauteur d’enfant, ces effets délétères :  face aux comportements coercitifs et violents, l’e petit d'homme présente des mécanismes de défenses tels que la dissociation (se couper de ses émotions pour survivre), l’hypervigilance (rester en alerte) et la sidération (incapacité à réagir).


L’enfant blessé devient ensuite un adulte en souffrance présentant divers symptômes qui peuvent parfois s’éloigner de la souffrance passée induisant une perte de sens : pourquoi suis-je toujours anxieux ? Jaloux ? douloureux ? dépressif ? dans des schémas répétitifs ? …

Le passé reste en nous si nous n’y prenons pas garde, à travers la mémoire traumatique et les croyances associées ( “je ne mérite pas d’être aimé”, “tout dépend de moi”, “je dois toujours être forte”, “je ne dois jamais rien dire”...)

Se reconstruire prend du temps parce qu’il faut passer par plusieurs étapes avant de pouvoir se libérer de ses poids, de retrouver sa pleine capacité d’action, de redonner du sens à son histoire et se réapproprier son avenir. La psychothérapie peut être d’une grande aide pour y parvenir.


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